Par ailleurs, le projet verra le jour dans une époque marquée par les exigences environnementales comme par les attentes de la société numérique. C’est un nouveau champ de l’action urbaine qui s’ouvre à nous et il serait risqué de vouloir inventer le futur avec les outils du passé.
Plus que jamais, la transformation de l’espace et celle de la société doivent procéder d’un même mouvement.
C’est une situation de laboratoire urbain qui se présente comme dans d’autres moments de l’histoire des villes et c’est l’espace public qui doit être le lieu d’expression de ce double mouvement spatial et sociétal.
En respectant l’équation urbaine proposée par le PAP, nous avons identifié trois priorités capables de composer un « concept spatial » et de sous-tendre la conception urbaine. C’est sur ces bases que nous avons abordé l’analyse de Rout Lëns.
Imaginer une allée de la culture industrielle
Comme premier postulat, nous proposons que le patrimoine industriel, si l’on veut qu’il incarne le futur autant que le passé, soit associé à un parcours continu et évocateur. Celui-ci est pensé comme ligne de vie du nouveau quartier. Nous l’avons nommé de façon symbolique et provisoire : « l’allée de la culture industrielle ».
Concevoir une ville stratifiée
La forme urbaine, déclinée en strate, doit participer d’une lecture territoriale du site. Du sol au ciel, chaque strate a un rôle permettant de répondre à des attentes particulières et incarnant une part de l’identité du projet.
Installer un sentiment végétal
La nature est le complément indissociable de l’histoire.
Pour qu’un territoire arrasé par l’industrie puisse renaître, il doit organiser, dans sa conception, un acte de résurgence végétale. C’est une condition nécessaire pour inventer un milieu habité de notre époque.
Ces trois hypothèses de travail associent la structure urbaine, la forme bâtie et la place de la nature. L’interprétation que nous en faisons a pour but d’aborder tout de suite, « sur le fond », la question de l’imaginaire et de l’identité du futur quartier.
C’est une façon d’organiser le débat urbain hors de la tentation d’un projet construit par addition de logiques sectorielles.
Cela ne contredit en rien une rigueur économique et administrative encadrée par un cadre statistique clair et partagé.